Octobre… il y a un an, nous signions l’acte d’achat de la ferme de la Place des Moulins à Saillon, ce qui signifiait le grand départ du projet Manitas. Certes l’association avait déjà été crée deux ans auparavant, la vente des produits naturels avait commencé et le projet était bien dessiné. Mais cette fois, le lieu pour l’accueillir était trouvé, l’espace était à nous… il n’y avait plus qu’à l’investir !
Bon, il faut l’avouer, le lieu n’était pas vraiment prêt à nous accueillir ; la ferme n’est plus utilisée depuis plusieurs décennies et le terrain de 1’500 m² est plutôt accueillant… pour les chardons !
Heureusement, l’accueil des voisins, lui, a été au top ; on leur doit beaucoup et on leur dit un grand merci au passage !
L’hiver 2019-2020 est passé bien vite ; nous avons démonter et débarrasser des anciens ajouts à la ferme tel que hangar et poulailler, devenus inutilisables.
Avec la fin de l’hiver arrive le semi-confinement. Les grands travaux sont reportés, mais le temps en famille va être mis à profit d’une partie du projet : on attaque la création du potager ! Le printemps s’y prête parfaitement, et nous serons occupés sur nos buttes permacoles pendant bien des semaines, avec des productions qui dépasseront largement nos attentes! Quelques échecs aussi, nous y reviendront plus tard.
On utilise le terrain tel qu’il est, on crée par exemple une butte autour d’un plant d’artichaut qui repart de on-ne-sait-où mais qui est bien présent ! On creuse l’espace des buttes et on y enterre des vieilles poutres et du vieux bois pourris des éléments que l’on vient de démonter… Rien ne se perd ! Recouvertes de branches, de feuilles mortes, de reste de purin que la ferme nous a laissé, et enfin de terre, nos buttes sont prêtes à être cultivées, non sans les avoir bien paillées en attendant leurs hôtes.
Ce printemps 2020 fait ainsi de nous des jardiniers; débutants en permaculture, nous passons des heures à désherber manuellement tous les week-ends… mais nous commençons aussi rapidement à profiter des premières récoltes : artichauts, côtes de bettes, radis (en beaucoup trop grande quantité, un point à revoir pour l’année prochaine!), des fraises, des épinards, et plus tard les courgettes (en quantité largement surévaluée là aussi!), carottes, aubergines, oignons, etc. Les salades auront été notre échec principal : entre la fouine qui se couche sur les plantons et les attaques d’oiseaux une fois mises en place, pas une laitue n’a survécu !
Et puis les fruitiers : abricots en juillet, transformés en une bonne vingtaine de pot de confiture, quelques prunes et pêches, puis les poires en août, de magnifiques Williams délicieuses au dessert, mais aussi transformée en gâteaux, en sirops, en gelée, … Aucun traitement sur nos arbres cette année : les abricotiers sont parfaits, mais les poiriers sont attaqués par la rouille… Et voilà, il va nous falloir apprendre rapidement à gérer les maladies et autres parasites !
Pour l’automne, nous avons encore des tomates, plantées un peu trop tard… des melons, plantés pendant les grosses chaleurs et qui font très envie… Les poireaux sont bien nombreux aussi. Bref, en étalant un peu plus les cultures, en prévoyant plus de cultures d’hiver et en augmentant un peu la production de conserves, on pourrait assez vite envisager une quasi-autonomie en fruits et légumes ainsi que la mise en vente de produits transformés sur notre ferme.
Cette année nous aura ainsi permis de bien avancer sur cette partie du projet. De plus, nous avons vu tellement de promeneurs s’arrêter pour admirer notre nouveau jardin en nous complimentant sur notre travail… Certains repassent régulièrement pour voir l’évolution, c’est une excellente motivation !
Du côté du bâtiment, l’été a vu la mise en place des échafaudages, et nous avons attaqué les travaux de rénovation du toit. Un tiers environ du toit est maintenant à nu ; les ardoises sont stockées en attendant leur réutilisation, et les planches de bois attendent d’être poncées pendant que quelques poutres et chevrons sont remplacés.
La famille et les amis viennent régulièrement nous voir, et mettre la main à la pâte. Il faut dire que le Valais est une destination prisée par les Suisses cette année ! Nous avons ainsi pu montrer à notre entourage l’avancement de la transformation du lieu depuis presque une année maintenant. Certains ont pu profiter de la grange, qui a été transformée en dortoir quelques jours de vacances, en local de fête pour un goûter d’anniversaire ou une soirée-raclette…
Depuis cette semaine, l’électricité est branchée (plus besoin de se brancher sur le courant du voisin!). Manitas n’est de loin pas installée, mais on accueille volontiers les personnes intéressées !
Saillon, octobre 2020